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/lit/ - Literature


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1624372 No.1624372 [Reply] [Original]

Spleen

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
II nous verse un jour noir plus triste que les nuits;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

— Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

— Charles Baudelaire

>> No.1624373

I wish you could understand this...

>> No.1624378
File: 43 KB, 310x386, Émile Nelligan. Asile Saint-Benoît copie.jpg [View same] [iqdb] [saucenao] [google]
1624378

Elle a les yeux pareils à d'étranges flambeaux
Et ses cheveux d'or faux sur ses maigres épaules,
Dans des subtils frissons de feuillage de saules,
L'habillent comme font les cyprès des tombeaux.

Elle porte toujours ses robes par lambeaux,
Elle est noire et méchante ; or qu'on la mette aux geôles,
Qu'on la batte à jamais à grands fouets de tôles.
Gare d'elle, mortels, c'est la chair des corbeaux !

Elle m'avait souri d'une bonté profonde,
Je l'aurais crue aimable et sans souci du monde
Nous nous serions tenus, Elle et moi par les mains.

Mais, quand je lui parlai, le regard noir d'envie,
Elle me dit : tes pas ont souillé mes chemins.
Certes tu la connais, on l'appelle la Vie !
Lonae

-Émile Nelligan

>> No.1624380
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1624380

Elle a les yeux pareils à d'étranges flambeaux
Et ses cheveux d'or faux sur ses maigres épaules,
Dans des subtils frissons de feuillage de saules,
L'habillent comme font les cyprès des tombeaux.

Elle porte toujours ses robes par lambeaux,
Elle est noire et méchante ; or qu'on la mette aux geôles,
Qu'on la batte à jamais à grands fouets de tôles.
Gare d'elle, mortels, c'est la chair des corbeaux !

Elle m'avait souri d'une bonté profonde,
Je l'aurais crue aimable et sans souci du monde
Nous nous serions tenus, Elle et moi par les mains.

Mais, quand je lui parlai, le regard noir d'envie,
Elle me dit : tes pas ont souillé mes chemins.
Certes tu la connais, on l'appelle la Vie !

>> No.1624383
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1624383

Le dormeur du val

C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

-Arthur Rimbaud

>> No.1624397

french cunts cant appreciate the greatest poet ever. make him go to court ban his book. stupi french. sharl hates you

>> No.1624414

>>1624373
>he thinks no one here speaks french
>chortlingcunts.flv